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Féminité, scène et image : quand danser Cabaret devient une découverte de soi

Dernière mise à jour : 25 sept.


Un costume qui réveille des émotions


Pas plus tard que la semaine dernière, j’ai été confrontée à une situation qui m’a donné envie d’écrire cet article. Le stage se déroulait parfaitement : les filles étaient heureuses, du moment qu’elles restaient en jogging et t-shirt aux couleurs sombres 😉.


Puis vient l’essayage des costumes. Des costumes que je venais tout juste de créer spécialement pour ce tableau : flambants neufs, colorés, ornés de strass. Pas forcément sexy, mais plutôt classes et élégants. Autant dire que cela a ravi bon nombre de mes élèves, venues pour réaliser un rêve d’enfant .


Mais pour celles qui participaient avant tout pour se challenger et travailler leur rapport à la féminité, l’effet n’a pas été le même… 😬 Trop lumineux, trop de strass, pas assez discret, trop coloré (rose et blanc cassé), trop transparent. Une réelle angoisse pour certaines... et une situation qui m’a profondément touchée. Difficile à comprendre sur le moment, car à mes yeux elles étaient sublimes ! Mais encore une fois, le regard que l’on porte sur soi est souvent bien différent de celui que les autres posent sur nous. Et là, j'ai repensé à moi il y a quelques années...



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Mon adolescence : entre force et peur de ma féminité


À l’adolescence, j’étais ce qu’on appelle un « garçon manqué ». Mes formes étaient dissimulées sous de larges sweats, je ne portais pas de maquillage, et je préférais largement mes baskets à une jupe ou une robe. J’avais du caractère, je n’avais pas peur de me faire remarquer par mes prises de parole (pas toujours judicieuses)… mais je refusais qu’on me remarque pour mon physique. Non pas que je le trouvais beau, loin de là, mais je ne voulais même pas essayer de le rendre beau de peur de...


Je ne le mettais pas en valeur, bien au contraire. J’avais même peur de plaire aux garçons. Peur d’être regardée, ou pire encore, d'être aimée uniquement pour mon apparence extérieure. Je voulais qu’on m’apprécie pour qui j’étais à l’intérieur, presque même davantage pour mes défauts que pour mes qualités 😅


Mon corps, je l’associais à une forme de vulnérabilité. Montrer mes attraits féminins me semblait dangereux comme si cela me rendait fragile et accessible aux yeux des garçons. J’avais peur qu’un physique visible décrédibilise ma pensée, qu’on ne voit plus que l’extérieur au détriment de l’intérieur.


Avec le recul d’aujourd’hui, je comprends ce mécanisme. J’avais l’impression que pour être légitime dans un monde où l'on nous faisait croire que la force et l’assurance étaient des valeurs « masculines », il fallait cacher ma féminité. J'avais la sensation que mon corps de femme en devenir pouvait m’enlever du poids, de la valeur, ou me rendre moins crédible.


Le Moulin Rouge : la rencontre avec une autre féminité


À 20 ans, je n’étais plus une adolescente, mais une jeune femme en pleine construction. C’est à cet âge-là que j’ai eu la chance immense de rejoindre le Moulin Rouge. Et ce n’est pas parce qu’on entre au Moulin Rouge qu’on se sent soudain magnifique. Bien au contraire. Pour devenir ce que vous voyez sur scène, il y a eu des sacrifices, des heures d’efforts et une exigence permanente.


Du jour au lendemain, je me suis retrouvée plongée dans un univers entourée de femmes sublimes. On pourrait croire que cette proximité donne confiance… mais c’est souvent l’inverse. Plus belles et talentueuses elles étaient, plus je me sentais petite, insuffisante. Mon objectif n’était pas de briller plus qu’elles, mais presque de me faire oublier, de ne pas “jurer” au milieu de tant de grâce.


Et pourtant, au-delà de leur beauté éclatante, ces artistes m’ont révélé autre chose : une force. Elles incarnaient une féminité multiple – puissante et fragile, glamour et déterminée, sensible et brillante.

C’est sur scène que quelque chose s’est transformé. Là, sous les lumières, je n’ai pas seulement porté un costume ou un sourire : j’ai osé révéler une féminité qui sommeillait en moi. Ce n'était pas une question de complexes visuels – bien sûr, comme beaucoup, j’avais des choses que je n’aimais pas chez moi. Mais mon vrai blocage n’était pas physique, il était intérieur. Ma peur venait de mon esprit : la peur d’assumer ma féminité, d’oser la montrer, d’habiter pleinement ce rôle.


Jamais je n’aurais imaginé être si à l’aise avec le fait d’être aussi glamour sur scène avec ces costumes extraordinaires! Et pourtant, c’est là que je me suis sentie la plus libre, la plus vivante… et peut-être même, la plus MOI.


La scène a été ce miroir qui m’a permis de me découvrir autrement. Le Moulin Rouge m’a appris que la féminité ne se réduit ni à un corps ni à une image : elle est plurielle, parfois discrète, parfois éclatante, mais toujours légitime.


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La scène : un véritable espace de liberté


J’ai compris avec le temps, que la scène est un lieu unique, un espace de liberté absolue. On peut ne pas avoir envie d'être “féminine” dans son quotidien et pourtant prendre plaisir à l’être sur scène. Parce que sur scène, on est en sécurité. Sur scène tout est permis, on peut s’autoriser à être qui l’on veut ou qui l'on est. On peut explorer des parts de soi qu’on ne connaît pas encore, ou qu’on n’ose pas révéler dans la vie de tous les jours — pour mille et une raisons.


Car au fond, qu’on le veuille ou non, nous portons toutes en nous cette féminité, et c'est une force, un trésor à chérir. Parfois elle est cachée, refoulée, mise de côté… Mais elle existe bel et bien.


Danser, porter des costumes que l’on ne porterait jamais dans la rue, plonger dans l’énergie flamboyante des univers cabaret et music-hall… ce n’est pas "jouer à la poupée". C’est bien plus profond que ça.

C’est s’autoriser à explorer une autre version de soi, et lui offrir un espace d’expression. Sur scène, on ne triche pas : on se révèle, on ose, on se découvre. Et c’est cette liberté-là qui rend l’expérience si puissante.


Le jour où l’on se réconcilie avec sa féminité


Aujourd’hui, je suis une femme assumée, librement féminine quand j’ai envie de l’être. J’ai appris à être bien avec moi-même, à m’accorder la même indulgence que celle que j’offre à mes amies ou aux gens qui m’entourent.


Le reflet dans le miroir… on ne va pas le minimiser. Il compte. Mais le chemin pour l’accepter pleinement et sincèrement n’est pas toujours simple. Alors en attendant, il existe mille astuces pour mettre en valeur ce qu’on aime moins. Et puis un jour, presque sans s’en rendre compte, on finit par aimer ce reflet — même avec ses imperfections.


On comprend que certaines choses, on peut les changer, avec des efforts qu’on a envie de fournir… ou pas. Et d’autres, on ne pourra tout simplement jamais les changer. Et c’est OK.


Le vrai déclic, c’est quand on réalise qu’on peut mettre son énergie ailleurs que dans le combat contre son image. On peut la mettre dans ce qui nous fait du bien, dans ce qui nous nourrit, dans ce qu’on a envie d’offrir aux autres. Et là, tout change. Parce qu’apprendre à s’aimer soi, c’est aussi ouvrir la porte à offrir des petites parenthèses de bonheur autour de soi .


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